Roselyne Sibille

Roselyne vit à la campagne, en Provence. Elle est passionnée tout autant par la nature que par la création artistique. Après des études de géographie, puis vingt ans dans sa profession de bibliothécaire, elle a choisi de mêler ses deux passions : l’écriture et la découverte du monde. Désormais écrivain et « éveilleuse d’écriture », elle publie des recueils de poésie et des récits de voyage, et anime des ateliers d’écriture.

Randonner, voyager pour rencontrer les merveilles de notre planète et les humains qui l’habitent dans toutes les particularités des territoires, écrire et aider à écrire : des activités pleines de surprises et d’émerveillements sans fin.

Roselyne aime créer en écho avec d’autres artistes. Elle réalise de nombreux livres d’artistes (ou « livres de dialogue »). Et ses ouvrages sont presque tous accompagnés de peintures, photos, dessins ou gravures. Lors de chaque parution, elle fait des lectures de ses poèmes, accompagnée par des musiciens.

Roselyne crée aussi des encres : une technique qu’elle a mise au point à base d’encre de Chine sur du papier de riz coréen très fin, une exploration des possibles incroyables dans ce cadre minimal. Ces encres, qui évoquent ses paysages intérieurs, ont inspiré plusieurs poètes et trois recueils ont déjà été publiés, mêlant leurs mots et ses encres.

Enfin, Roselyne est traductrice, en particulier de poètes indiens écrivant en anglais. Une approche d’une culture, d’une façon de ressentir le monde et de le mettre en images très différentes de la nôtre.

Par le voyage, elle va régulièrement retrouver sa source de silence, d’épure, d’immensité et le lien avec le Grand Tout. 

Sur son site www.roselynesibille.fr vous trouverez une quantité de poèmes extraits de ses recueils même épuisés, reproductions, traductions, critiques de ses livres : une belle façon de faire connaissance ! 

​Extrait d’une critique du recueil « L’âpre beauté du paysage » de Jeanne Bastide sur des encres de Roselyne Sibille (par le chroniqueur Jean Palomba dans la revue de poésie Terre à ciel) :

Roselyne Sibille pratique le collage de visions-paysages intériorisées – fantasmes photographiques révélés en elle et dont la graphie apparaît par le pouvoir de l’encre. Empreintes de pommes de pin, pierres, brindilles, racines et graminées, empreintes de mots non-dits écrivent un paysage recréé à partir d’une cartographie intérieure sur papiers mouillés collés. Empreintes réalisées au moyen de matériaux prélevés dans le paysage, le vrai.

Une âpre beauté arrachée à la terre et au ciel restituant une pulsion scopique à grand renfort de traces, nervures, filigranes… noircis sur rouleaux de papier de riz très fin griffés à l’encre de Chine, tous achetés au supermarché de la ville de Wonju (Corée du Sud). Déchirer, coller, recoller, chercher ce qui vient.

Ce sont dans un équilibre de noirs et de blancs des ressentis de paysages où naissent des espaces blancs, très blancs. Du vide. Ils portent une poésie de silence.

Facebook : https://www.facebook.com/roselyne.sibilleecrivain

Pour vous, un poème inédit !

Tissé d’herbes et d’arbres
d’eaux de montagne et de cailloux d’un blanc violent
je suis pétri au feu des ombres
et des collines sèches où crient les parfums âcres

A l’envers de mes racines
un vent insensé 
recherche un éternel à sa mesure
lime et lave le ciel 
torsade bouscule
révèle

et quand on ne sait plus
où s’arrêtent nos parois
la nuit tourmentée rêve encore l’usure du bleu

Du profond de ma terre et du vent 
m’appelle le Monde

Le loin n’est jamais loin quand mes pieds y marchent
Les sommets respectent le même soleil

Quand le désert s’ouvre j’entends le chant des sables
Au-delà des soirs mauves je connais une vallée 
Ma mémoire brille de rides et de regards

Les mots des autres sont des musiques
où s’évapore l’inconnu
Leurs gestes quotidiens pourraient être les miens

Je reviens toujours là où je vis 
et je reste aussi là d’où je viens
Je m’agrandis sans fin des sentiers et des foules

Je partirai encore sur la peau de la terre 
vers les couleurs des épices 
et tous les sourires que je ne connais pas 
jusqu’au jour 

où je m’en irai 
seule
vers l’autre frontière

Inscrivez-vous aux Nouvelles du vent