Au Sinaï, le sol est sec, et le climat est rude, mais en étant attentif, nous découvrons une multitude de plantes, dont beaucoup sont des plantes médicinales du Sinaï. Du fait des conditions climatiques et géologiques, ces plantes du Sinaï ont justement développé des principes actifs puissants.
Le Sinaï est un univers minéral riche et fabuleux. Les Bédouins qui vivent dans cet environnement désertique ont appris depuis la nuit des temps à utiliser les vertus médicinales des plantes du Sinaï. Ils ont toujours vécu de manière harmonieuse avec leur environnement naturel et témoignent d’un grand sens du respect du Vivant et d’une sincère humilité face à la nature. De génération en génération, ils ont développé et transmis oralement une connaissance fine et intelligente de la nature, de ses lois, de ses bienfaits, et de son étonnante diversité.
Utilisées depuis des siècles par les Bédouins, les plantes médicinales du Sinaï sont l’une des richesses insoupçonnées de cette terre chargée d’histoire et de spiritualité.
En randonnée dans le Sinaï, dans les hautes montagnes ou le désert de grès, nous cheminons dans des dédales de roches chaotiques, des canyons aux multiples variations de couleurs ocres, des wadis sablonneux où l’eau est parfois toute proche… et la vie est en réalité partout présente.
Des plantes médicinales adaptées au climat du Sinaï
À première vue, le Sinaï semble aride et totalement inhospitalier, mais il abrite une flore du désert remarquable et incroyablement résistante (il y a des points communs mais aussi des différences avec la flore et végétation du Sahara). Ces plantes du Sinaï ont développé des défenses naturelles contre la sécheresse, le soleil et des amplitudes thermiques parfois considérables, ce qui les rend particulièrement riches en composés bioactifs.
On dénombre plus de 600 espèces de plantes dans le Sinaï : elles se répartissent dans tout le Sinaï, en particulier dans la réserve naturelle de Sainte Catherine où se nichent le Mont Sinaï et le monastère de Sainte Catherine, et dans le désert de grès où les Bédouins de la tribu Muzeina nous guident en randonnée dans le Sinaï.
Parmi les 600 espèces de plantes de la péninsule, on dénombre plus d’une centaine de plantes médicinales du Sinaï. Seuls les Bédouins du Sinaï en ont une connaissance parfaite.
Artemisia judaica et Artemisa herba
Nom arabe : Shih.
Très répandue dans le Sinaï, particulièrement dans le désert de grès et sur les hauts plateaux, l’Artemisia est une plante médicinale du Sinaï appelée aussi armoise ou absinthe du désert. Dans le Sinaï, on en trouve deux espèces : Artemisia herba et Artemisia judaica.
Réputée pour ses propriétés antiparasitaires et digestives, cette plante amère est utilisée en infusion contre les maux d’estomac et les vers intestinaux. Elle est aussi utilisée mélangée à du lait de chèvre pour soigner la toux.

Achillea fragrantissima
Nom arabe : Qaysoum.
C’est l’une des plantes médicinales du Sinaï les plus populaires et les plus utilisées au Sinaï. Elle est très présente dans les montagnes du Sud Sinaï et est donc bien connue des Bédouins de la tribu Djebelliah, qui vivent dans la zone du Mont Sinaï et du monastère de Sainte Catherine.
Elle a de nombreuses vertus médicinales, en particulier : antioxydante, anti-inflammatoire et antispasmodique.
Elle est utilisée pour désinfecter et cicatriser les plaies – on peut l’appliquer en cataplasmes sur les blessures – et aussi en infusion contre les troubles hépatobiliaires et les maux de tête.
Fiche détaillée de Achillea fragrantissima, plante médicinale du Sinaï : cliquez ici

Teucrium polium
Nom arabe : Ja’da.
Connue aussi sous le nom de Germandrée tomenteuse, cette plante médicinale du Sinaï, tonique et stimulante, est souvent utilisée par les Bédouins comme remède contre la fatigue. On la trouve à flanc de montagne, notamment sur les sentiers du Mont Sinaï.
Salvia aegyptiaca
Nom arabe : Ra’al.
La sauge égyptienne est une plante médicinale du Sinaï connue pour ses vertus calmantes et antiseptiques. Elle est utilisée en infusion, pour apaiser ou calmer la toux.

Nous pourrions encore citer…
… parmi la centaine de plantes médicinales du Sinaï :
- Pulicaria undulata (nom arabe : Rimth), plante médicinale du Sinaï à fleurs jaunes, aux vertus antiseptiques et expectorantes, utilisée en infusion ou fumigation
- Fagonia indica (nom arabe : Dhamasa), qui est utilisée pour stimuler l’immunité (lutte contre la fatigue, les maladies chroniques, l’hypertension)
- Moringa peregrina (nom arabe : Yusr) dont les graines ou les feuilles sont utiles pour booster l’énergie et l’immunité
- Lavandula pubescens (nom arabe : Tehenok ; lavande du désert), calmante, antiseptique et digestive
- Capparis spinosa (nom arabe : Qabbar ; Câprier sauvage) dont les racines sont utilisées en décoction pour soigner les problèmes de foie. Pour consulter sa fiche détaillée, cliquez ici
- etc. !
Un exemple de remède ancestral contre la fièvre : les Bédouins préparent une infusion d’Achillea fragrantissima avec quelques feuilles de Salvia aegyptiaca, ils ajoutent du miel et font boire ce mélange au malade trois fois par jour.
Les Bédouins, gardiens d’un savoir ancestral
La médecine traditionnelle du Sinaï repose sur le savoir des Bédouins, en particulier des tribus Djebelliah et Muzeina. Depuis toujours les Bédouins utilisent les plantes médicinales du Sinaï pour se soigner, tout en préservant un équilibre harmonieux avec leur environnement aride.
Ces tribus vivent dans les montagnes du sud Sinaï et dans le désert de grès, aux alentours du Mont Sinaï et du monastère de Sainte Catherine. Ces régions sont encore aujourd’hui éloignées des centres urbains, les conditions de vie y ont toujours été difficiles et et jusqu’à peu, il n’y a eu aucune structure médicale : la connaissance et l’utilisation des plantes médicinales du Sinaï y ont toujours été indispensables à la survie des habitants.
Chez les Bédouins, celui qui sait guérir est respecté comme un sage. Il connaît les vertus et la toxicité des plantes médicinales du Sinaï, les lieux où elles poussent, les périodes de cueillette, les associations à privilégier et celles à éviter, la manière de les utiliser (en infusion, décoction, fumigation, cataplasme, etc.).
La relation entre l’homme et la plante est empreinte de respect chez les Bédouins. On ne prélève que ce dont on a besoin, en respectant les cycles naturels des plantes médicinales du Sinaï. Les Bédouins parlent à la plante, la remercient, et ne cueillent jamais une espèce en danger. C’est un équilibre délicat entre préservation des ressources naturelles, besoin de la communauté et sagesse ancestrale. Les plantes médicinales du Sinaï s’inscrivent dans une écologie spirituelle.

Les jardins du monastère de Sainte Catherine
Au pied du Mont Sinaï, le monastère de Sainte Catherine joue également un rôle essentiel dans la conservation du savoir botanique et médicinal du Sinaï : il qui abrite un verger, un potager et un jardin botanique.
Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, lieu de préservation des icônes du monastère de Sainte Catherine, ce lieu sacré fondé au 6e siècle est également un centre de préservation de manuscrits anciens, dont certains sont dédiés tout ou partie aux plantes médicinales du Sinaï.
Le jardin botanique du monastère abrite un grand nombre de plantes aromatiques et plantes médicinales du Sinaï utilisées par les moines orthodoxes pour préparer des remèdes naturels. Il y a ici un lien profond entre spiritualité, nature et médecine.
Le monastère de Sainte Catherine témoigne ainsi d’un lien unique et sacré entre la tradition chrétienne orthodoxe et la culture bédouine, comme en atteste l’article Le monastère du Sinaï et les Bédouins.

La préservation d’un patrimoine menacé : un enjeu majeur
L’écosystème montagneux et aride du Sinaï abrite une diversité de flore et de faune sauvages dont une grande proportion sont des plantes médicinales du Sinaï et certaines sont endémiques à l’Égypte.
Les plantes médicinales du Sinaï doivent faire face depuis quelques décennies à différentes problématiques, comme la sur-cueillette, le tourisme de masse non encadré qui a sévit dans la région à la fin du 20e siècle et le dérèglement climatique.
Par ailleurs, force est de constater que les jeunes générations perdent peu à peu les savoirs traditionnels bédouins transmis oralement par les Anciens.
Pour préserver la biodiversité du Sinaï et l’héritage bédouin plusieurs initiatives locales et internationales ont vu le jour.
Le protectorat de Sainte Catherine
Le protectorat de Sainte Catherine est une initiative née en 1988 avec le soutien de l’Union européenne afin de créer la plus grande réserve naturelle d’Égypte (6000 km2). Dans cette zone protégée, vivent plus de 7000 Bédouins, en particulier les Bédouins Djebelliah installés dans les 650 km2 de la zone Sainte Catherine inscrite, au patrimoine mondial de l’Unesco. Le protectorat de Sainte Catherine a pour objectif la protection et la préservation de la biodiversité et de l’écosystème du Sud Sinaï ainsi que la conservation du patrimoine culturel et religieux bédouin.
Dans la zone du protectorat de Sainte Catherine, on dénombre plus de 470 espèces végétales, dont 115 sont des plantes médicinales du Sinaï d’une grande importance, 19 étant endémiques à l’Égypte.
Des ONG nationales et internationales
Il y a des initiatives locales remarquables comme le musée bédouin, érigé non loin du monastère de Sainte Catherine dans le cadre du protectorat : un lieu fabuleux qui retrace l’histoire du Sinaï et des bédouins, aborde minutieusement la géologie, la faune et la flore du Sinaï, met en scène les traditions et la culture du peuple bédouin…
Il y a des coopératives, comme FanSina, la coopérative de femmes créée par Selema Gabaly, qui font vivre l’art traditionnel bédouin à travers la broderie manuelle et de l’artisanat des perles.
Et il y a des initiatives internationales : parmi elles, on peut citer l’ONG britannique Makhad Trust qui soutient au Sinaï la préservation des traditions, de la culture et des sagesses du peuple bédouin.
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