Proverbes maures et contes de Mauritanie sont, comme dans tout pays, révélateurs de l’histoire des peuples, de la culture du pays, des modes de vie et des environnements géographiques, des traditions et des croyances locales, de l’organisation de la société…
Les proverbes maures : une sagesse du vent
Les proverbes maures sont empreints d’humour, de sagesse et de respect, particulièrement envers les aînés et les enfants.
N’hésitez pas à échanger des proverbes avec votre guide mauritanien lorsque vous êtes en randonnées en Mauritanie, à faire traduire des proverbes maures en français et des proverbes français en hassanya, la langue majoritairement parlée par le peuple mauritanien, et en tous cas parlée dans l’Adrar mauritanien : c’est souvent source de fous-rires !
Un proverbe maure spécialement adapté à une randonnée chamelière dans le désert mauritanien :
Où arrive la caravane qui se hâte, arrive la caravane qui marche lentement.
Le dicton préféré de notre ami Cheibany que vous rencontrerez probablement à Atar lors d’un voyage dans le désert en Mauritanie :
C’est pas grave, c’est pas une histoire de chameau !

En randonnée chamelière dans le désert mauritanien vous découvrirez certaines traditions en Mauritanie, et vous aurez peut-être l’occasion d’entendre des proverbes maures. En voici quelques-uns parmi d’autres, glanés çà et là au fil de nos randonnées en Mauritanie.
Le vieillard couché aperçoit ce que le jeune homme debout ne voit pas.
Si un enfant te coupe la parole, écoute-le.
La vie passe bien plus vite que nous le pensons enfants.Parle à qui comprend ta parole.
Le fardeau supporté en groupe est une plume.Ce que Dieu ne peut plus faire, une femme, parfois, le peut.
Prête du bien, on te le rendra.
Offre un sourire à un inconnu, l’inconnu te sourira.
Informe-toi avant de savoir ce que tu ignores.
Faire ce qu’on dit vaut mieux que dire ce qu’on n’a jamais fait.
Occupe-toi de ce qui ne t’abaisse point.
Qui ne se satisfait pas de peu, ne se satisfait pas de beaucoup.
Si on te vante les pâturages d’un pays, continue à faire paître le tien.
Confier un secret à un troisième est source de regret.

Une randonnée en Mauritanie peut-être l’occasion d’apprivoiser les us et coutumes du pays, et comprendre un peu mieux, à travers les proverbes et les contes, le quotidien des Mauritaniens.
Les plus fidèles compagnons de l’amitié sont la franchise et la sincérité.
Ce qui s’éloigne de l’œil s’éloigne du cœur.
Sois fidèle à ta promesse, et tu vivras.
La vérité est dans la bouche du fou et de l’enfant.
Entre vérité et mensonge, il y a juste la largeur de quatre doigts.
L’imbécile a beau séjourner dans une bibliothèque il ne deviendra pas un savant.
Un sot est plus ignorant qu’une pierre.
Suis les paroles du savant, non ses actes.
Si un vieux retrouvait la vision après avoir été aveugle, il connaîtrait l’importance des yeux.
Un amoureux ne peut s’empêcher de fréquenter l’être chéri.
Trop d’amis peut être source de remords.
Le plus jeune ne doit rien dire, même si le plus âgé lui fait des remontrances.
Si le paresseux se plaint de porter un sac lourd, augmente sa charge.
L’avare de ses efforts n’est jamais avare de ses pas quand il court après l’argent.

Les contes de Mauritanie
Le lièvre, le chameau et l’hippopotame
Un conte de Mauritanie :
Un lièvre voulait cultiver son champ de mil, mais n’ayant pas la force physique nécessaire pour labourer, semer et sarcler, il décida de se servir des autres.
Il alla voir le chameau dans le désert et lui proposa une association.
– D’accord, répond ce dernier, mais comment vont se dérouler les travaux et le partage du fruit du travail ?
– Les choses se feront ainsi, continue le lièvre, il s’agit d’un terrain qui m’appartient, je l’ai hérité de mon père qui l’a hérité du sien, c’est donc mon champ ; toi tu travailleras la journée et moi la nuit, quand la récolte arrivera on se partagera le fruit de la récolte en deux parts égales.
– Je suis d’accord, dit le chameau.Le soir, le lièvre descend au bord du fleuve et fait la même proposition à l’hippopotame. Comme l’hippopotame ne sort de l’eau que la nuit, cette fois-ci il lui propose de travailler la nuit.
– Marché conclu, dit l’hippopotame.Les jours succèdent aux jours, les nuits aux nuits, et les deux géants travaillent dur.
Quand le chameau arrive le jour, il dit « Et bien, ce lièvre est vraiment brave », l’hippopotame, la nuit, fait la même remarque.Le lièvre passe de temps en temps pour voir l’avancement des travaux.
Ainsi les deux géants ont labouré, semé et sarclé le champ.Un matin le lièvre passe et constate que les épis de mil sont bien mûrs.
Il va donc voir tour à tour le chameau et l’hippopotame et leur fixe une même date pour la récolte. Une semaine avant le jour fixé, le lièvre, accompagné de sa femme et de ses enfants, travaille à récolter tout le champ.Au jour convenu de la récolte, le chameau et sa famille, l’hippopotame et la sienne se rencontrent dans le champ déjà complètement récolté.
Après explication ils jurent tous de tuer le lièvre.Depuis ce jour, le lièvre ne reste pas un moment sans se retourner à gauche et à droite car il pense toujours être poursuivi.

La fourmi et le Roi Salomon
Un autre conte de Mauritanie…
Ce jour-là, une jeune fourmi avait osé, oui elle avait osé rester là, dans son trou, en train de travailler, pendant que toutes les autres fourmis se bousculaient pour se prosterner sous les pieds de Salomon, Salomon qui se promenait dans le désert, à côté de leur fourmilière. Salomon était un roi doublé d’un prophète. Il avait des dons impressionnants dont celui de dompter les animaux, de comprendre leur langage et de leur parler.
Malgré les ruades et bousculades de la foule, Salomon a remarqué l’absence de la jeune fourmi. Il leva la tête, la découvrit dans son trou et lui dit :
– Que fais-tu là, bête menue, et pourquoi ne fais-tu pas comme tes congénères ?
– Sire, répondit–elle, ce n’est ni par impolitesse, ni par désobéissance que je ne suis pas venue comme les autres, mais tout simplement, je m’occupe à quelque chose qui me tient particulièrement à cœur : je veux déplacer cette dune de sable que vous voyez là !
– Ha ! Ha ! Ha ! Mon pauvre ami, rétorqua le roi Salomon, je doute que tu aies la vertu nécessaire, c’est-à-dire la patience et surtout la chance suffisante, c’est-à-dire la longévité, pour accomplir ce travail immense.
– Moi non plus je n’en sais rien, confessa la fourmi, mais ce que je sais c’est que la force qui me pousse est plus puissante que la tempête du désert, je veux parler de la force de l’amour, car de l’autre côté de la dune de sable se trouve ma bien-aimée. Si je mourais avant de l’atteindre, je finirais ma vie dans la folie de cette chose qui meurt en dernier dans le cœur des êtres, c’est-à-dire l’espérance.Cet échange a fortement ébranlé le grand roi et prophète Salomon, qui, dans le désert au milieu de nulle part, a compris le vrai sens de l’amour.
Vous pouvez lire et écouter, en Français et en Wolof, l’une des langues du peuple mauritanien qui vit au Sud de la Mauritanie près du fleuve Sénégal, des contes de Mauritanie en cliquant ici.
Le chacal et le chamelier
Encore un conte de Mauritanie…
Un jour, un chamelier traversait le désert avec sa petite caravane. Fatigué par la marche, il décida de faire halte pour la nuit. Il fit asseoir ses chameaux, alluma un petit feu, et s’endormit sous les étoiles.
Mais non loin de là, un chacal affamé observait la scène. Rusé, il s’approcha doucement du campement et dit au chamelier, en prenant une voix douce :
– Homme du désert, homme du vent, pourrais-tu m’offrir un peu de lait ? Mes petits ont faim, et je suis trop faible pour chasser…
Le chamelier, pris de pitié, lui tendit un bol de lait.
Le lendemain, le chacal revint.
– Je te remercie pour hier. Pour te remercier, je peux surveiller ton camp cette nuit. Personne ne s’approchera.
Le chamelier, surpris mais touché, accepta.
La nuit passa sans incident. Le chacal fit mine de monter la garde. Mais pendant que l’homme dormait, il vola un petit sac de dattes.
Le lendemain, il revint encore :
– J’ai été un bon gardien, n’est-ce pas ? Si tu veux, je peux aussi guider tes chameaux demain. Je connais les pistes mieux que le vent.
Le chamelier, un peu naïf, accepta encore.
Mais cette fois, pendant qu’il avançait, le chacal fit fuir deux des chameaux, et revint en prétendant qu’un djinn les avait emportés.
Le chamelier commença à se méfier. Il prépara un piège : il enterra une jarre à moitié pleine de lait, recouverte d’un voile et d’un peu de sable, et attendit.
La nuit venue, le chacal s’approcha à nouveau, l’air innocent.
– As-tu du lait ce soir ? J’ai toujours faim…
– Bien sûr, répondit le chamelier, il y en a juste ici, dans ce petit trou. Bois tant que tu veux.
Le chacal s’approcha, plongea sa gueule dans le trou… et sa tête resta coincée dans la jarre.
Le chamelier éclata de rire, le tira par la queue, et lui dit :
– Chacal du désert, le lait t’a perdu. Tu croyais ruser, mais le désert connaît ses enfants.
Et depuis ce jour, dit-on, le chacal évite les campements, et lorsqu’il aperçoit un chamelier, il file comme le vent.
Le vieil homme et l’âne ; un conte de sagesse du désert
Un conte de Mauritanie…
Il était une fois, dans un village au bord du désert, un vieil homme connu pour sa lenteur. Il avançait comme le sable glisse entre les doigts : doucement, tranquillement.
Un jour, il devait se rendre au marché voisin, à une demi-journée de marche. Il prépara son modeste baluchon, attacha son turban, et partit avec son âne, un animal aussi lent que lui – peut-être même plus.
Sur le chemin, il croisa un jeune homme pressé, qui le héla en riant :
– Vieil homme ! Avec ton pas et ton âne, tu n’arriveras jamais avant la nuit !
Le vieil homme s’arrêta, leva les yeux vers lui, et répondit calmement :
– Ce n’est pas grave. La nuit est aussi un marché, pour qui sait regarder.
Le jeune homme haussa les épaules et fila.
Plus loin, un autre voyageur, surpris par la chaleur, lui dit :
– Tu vas mourir de soif à ce rythme !
Le vieil homme sourit, s’arrêta pour boire une gorgée d’eau tiède, et dit :
– Ce n’est pas la vitesse qui fait arriver, c’est l’endurance.
Enfin, alors que le soleil tombait à l’horizon, le vieux et son âne arrivèrent au marché… juste à temps pour partager le dernier thé du jour, avec ceux qui, trop pressés, n’avaient pas vu qu’il restait encore de la lumière, de la place, et du silence.
Le désert et les contes de Mauritanie vous appellent ?
Plongez dans la culture maure, à travers les proverbes maures et les contes de Mauritanie, en partant dans le désert de Mauritanie en randonnée chamelière.
→ Je pars en randonnée dans le désert mauritanien avec un groupe L’Ami du Vent.
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